Il faut partir sur des choses qui marchent
« A partir du moment où j’ai décidé de m’installer, c’était avec la conviction de le faire en agriculture biologique. Je n’étais pas du milieu. J’ai d’abord eu des opportunités en vaches laitières dans l’Ille-et-Vilaine, et j’annonçais haut et fort ce que je voulais faire. Ce qui m’a joué des tours. Quand je me suis finalement installé et associé avec Philippe en vue de reprendre sa ferme, j’ai fait profil bas. Au bout d’un ou deux ans, quand je lui ai parlé de passer la ferme en bio, il a été réceptif.
« Une fois que tout est en place, on peut tester des choses »
« Techniquement, la marche n’était pas très haute car la ferme était déjà en système herbager, avec peu d’intrants. Le système n’était pas très productif et Philippe n’était pas dans une logique de rendements. C’est pourquoi on a travaillé pour dégager deux revenus, en augmentant le cheptel et en développant la vente directe. Puis on a amélioré le système à travers le renouvellement des prairies, l’assolement et les rotations. Le point de vigilance à avoir, c’est d’adapter son changement au potentiel de ses terres. Aujourd’hui, avec quelques années derrière moi, j’ai envie de diversifier mon système, avec moins d’animaux pour faire des céréales pour l’alimentation humaine, des céréales panifiables, des légumes plein champ…
« Quand on fait une installation-conversion, c’est nécessaire d’avoir emmagasiné une certaine expérience avant de se lancer ; d’avoir fait des stages et visiter des fermes pour s’approprier des techniques. Il faut partir sur des choses qui marchent et être patients. Sur les 5 premières années, il me semble important de sécuriser son système pour se faire la main. Une fois que tout est en place, on peut alors tester des choses. »